Les Fours à chaux

Chronologie
1818 : fours-tour aux deux extrémités Est et Ouest du site (1817 : demande d’autorisation pour la construction de deux fours à charbon de terre par Michel Bruneau et René Fournier). Ils sont exploités par Louis Ricosset avant 1829, puis par son fils Jules Arsène à partir de 1847. Capacité totale : 40 pipes (env. 165 hl).
1859 : agrandissement du four occidental et adjonction de deux fours au four-tour oriental (dont le four-tour parallélépipédique conservé sur son flanc Ouest).
1866 : four-falaise (massif de deux fours) jouxtant le four occidental.
1869 : 6 maisons ouvrières et une forge qui est sans doute le corps en retrait à l’Est (enregistrement sur la matrice cadastrale en 1872).
1877 : 2 fours : massif adossé au four oriental, derrière la forge (parallèlement à la rue).
1893 : installation d’une machine à vapeur sur la plateforme. Initialement utilisée pour l’extraction de la pierre et l’évacuation des eaux d’infiltration, elle sert ensuite pour la traction des wagonnets transportant la pierre.
1895 : 50 ouvriers sur l’ensemble des sites chaufourniers de Parné.
Vers 1899 : Jules Marie Ricosset succède à son père.
1931 : Prosper Thibault acquiert les fours.
1936 : fin de l’utilisation.

L’importance de la chaux au 19e siècle
L’agriculture de la Mayenne connut d’importants progrès au 19ème siècle. Cette révolution agricole fut initiée par les grands propriétaires terriens. En majorité Légitimistes, ils avaient été écartés de la politique par la révolution de 1830 qui marqua le succès de Louis-Philippe et des Orléanistes. Revenus sur leurs terres, ils développèrent un goût nouveau pour l’agriculture, source de leurs revenus, et décidèrent d’appliquer les méthodes des agronomes anglais.
On généralisa notamment le chaulage des terres, trop acides à l’état naturel dans le Massif armoricain, ce qui nécessita la production de grandes quantités de chaux. Cela se traduisit, pendant presque tout le 19ème siècle, par la construction de nombreux fours qui constituent un élément très caractéristique des paysages ruraux mayennais. L’essor de cette industrie accompagna le développement des transports, en particulier des voies ferrées, qui permettaient d’écouler à moindres frais et sur de grandes distances la chaux produite. Il fut favorisé par la découverte et l’exploitation de l’anthracite en Mayenne. On mit en place de grands ensembles chaufourniers, comme à Saint-Berthevin ou à Grez-en-Bouère, mais aussi des unités plus petites partout où les ressources du sous-sol le permettaient.

Références : Archives départementales de la Mayenne, 3E 21/66 (18-08-1819), 67 (29-03-1822), 5M 157, 3P 300.